Nez, un métier qui a du flair

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Le métier de parfumeur est relativement peu connu, même si admiré de loin. Il est pourtant à la croisée d’une multitude de compétences. Et l’affinement des techniques en parfumeries, ainsi que l’ouverture de nouvelles formations sont susceptibles d’inspirer des vocations inattendues.

Thierry Wasser neroli

La première difficulté du métier de parfumeur, aussi appelé « nez  » ou « créateur de parfum  », réside dans sa nécessaire polyvalence : Un parfumeur doit faire preuve d’une excellente mémoire, de solides connaissances scientifiques ainsi que d’un esprit créatif. Il doit surtout être en mesure d’appréhender les dernières tendances afin d’inscrire ses créations dans l’air du temps, tout en possédant des notions de marketing pour être en mesure de les vendre.

La patience et la persévérance sont également de rigueur, sachant qu’il faut d’abord être familier avec 400 matières premières, pour être éventuellement ensuite capable d’emmagasiner 1500 à 2000 odeurs.

La formation est d’ailleurs très longue. En France, l’ISIPCA (Institut supérieur international de la parfumerie, de la cosmétique et de l’aromatique alimentaire) accepte chaque année vingt candidats dans l’option parfumerie. Ceux-ci doivent être titulaires d’un diplôme d’études universitaires générales de chimie ou de biochimie. Le cursus de formation est alors de deux ans de cours théoriques alternés de stages pratiques dans des sociétés de parfumerie. Il faut ensuite faire ses preuves sur le terrain.

Thierry Wasser nez, parfumeur chez Guerlain

Mais une fois les difficultés de la formation surmontée, les possibilités créatives du métier se révèlent particulièrement excitantes : comme un compositeur entend sa mélodie avant de la coucher sur le papier, le parfumeur est capable de sentir mentalement sa fragrance avant d’en écrire la formule. Le parfumeur peut faire appel à ses connaissances et à toute l’étendue de sa créativité pour accoucher du parfum qu’il aura imaginé.

Le métier a beaucoup changé et offre de nouvelles perspectives aux jeunes qui voudraient s’engager dans cette voie. Quand il était question d’artisanat il y a encore quelques années, on parle aujourd’hui d’industrie et même de business. De plus, de nouvelles mesures de législation et de prix des matières premières naturelles sont venues à la fois contraindre et renouveler la pratique du métier.

Parmi les parfumeurs qui font l’actualité dans le secteur de la parfumerie, il convient de citer Annick Menardon, le nez de Lolita Lempicka, Dior Hypnotic Poison, Acqua di Gio ; Françoise Caron, soeur d’un parfumeur célèbre Olivier Cresp qui a aussi crée "l’Eau d’oranges vertes", "Kenzo ça sent beau" ; Francis Kurkdjian qui a aussi imaginé "Le mâle", "Fragile". Ou encore des grands noms comme Jean-Claude Hellena chez Hermès et Jacques Polge, chez Chanel.

Le 8 juin dernier, un reportage Des Racines & Des Ailes, « la rose, la reine des fleurs  », se penchait justement sur le nez Thierry Wasser, parfumeur chez Guerlain, qui n’a pas choisi une formation classique : il a d’abord été diplômé de botanique avant d’apprendre le métier de parfumeur chez Givaudan à Genève puis à Paris. Le reportage laissait entrevoir la méthode de travail du parfumeur, qui possède pas moins de 3000 odeurs en mémoire, et qui associe à la technique et à la créativité un véritable souci pour la qualité de ses matières premières.

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